(Merci à Shynn la Confrérie des Pirates pour son autorisation de recopier son post ici.Le sujet original est consultable ICI )---
Cela fait un bon moment que vous aviez repéré cette fille toute seule à la table du fond. Et cela vous a bien pris 15 minutes de "J'y vais ?, j'y vais pas ?" avant que votre pièce fétiche ne tranche pour vous, à votre plus grand bonheur.
Vous avez réajusté le col de votre chemise, équippé votre sourire prédateur et libéré votre mèche rebelle qui tombe sur votre visage. Deux verres du champagne le plus cher (faudra vraiment penser à changer de bar, votre ardoise ici commence à devenir un peu lourde) et vous voilà assis en face d'elle, prêt à entamer votre numéro de charme des grands jours.
Pour le meilleur ou pour le pire, elle a mordu à l'hameçon, vous aussi d'ailleurs. Ses battements de cils et ses gestes délicats vous faisant même oublier la carguaison de contrebande que vous étiez sensé refourger. Le temps s'écoule lentement, jusqu'à ce que vous décidiez de retourner au bar chercher deux autres verres.
Plein d'assurance, vous alourdissez encore votre ardoise sous le regard maintenant agacé du barman et vous vous retournez, une coupe dans chaque main, prêt à rejoindre la délicieuse créature qui vous attend.
Et c'est là que la situation dérape. Une poigne d'acier se pose sur votre épaule et le "C'est ma copine que tu dragues là ?" vous fait comprendre sans ambiguïté que vous venez de vous attirer un sacré problème. 120kg de muscles de problèmes d'ailleurs. Quoi qu'il advienne, vous allez de toute façon prendre cher.
Pause.
L'image se fige, la lumière revenant dans la salle alors que l'orque revient sur l'estrade. J'en vois déjà parmis vous qui se marrent, surtout au fond, mais c'est une situation banale qui peut vous tomber sur le coin de la gueule à tout moment, et croyez moi, le fiancé jaloux est une espèce plutôt brutale et aggressive. Je sais de quoi je parle.
Le but de ce stage, c'est de vous apprendre à vous tirer de ce genre de situations pourries à moindres frais, tout en gardant la tête haute.
Alors... la première rêgle, la plus simple, celle qui marche la plupars du temps et qu'il ne faudra jamais oublier est la suivante :
Evitez autant que possible d'en venir aux mains.
Cela peut parraître con, mais n'oubliez pas que même si vous envoyez l'autre molosse au tapis, avec un nez pété et trois dents en moins vos chances avec la rouquine s'en prennent un serieux coup dans l'aile. Même si le combat paraît gagné d'avance, vous n'êtes jamais sûr que les renforts ne vont pas débarquer. Vous seriez surpris de voir à quel point un combat "gagné d'avance" dégénère rapidement en un merdier sans nom.
Jouez pas aux héros, ménagez la susceptibilité de vos congénères, réfrénez vos ardeurs et tendez poliment les deux coupes au malabar en vous fendant d'un "Désolé je savais pas, y'a pas de problèmes, j'allais partir". Tournez les talons et barrez vous comme si de rien n'était en lançant un clin d'oeil complice à la demoiselle quand son toutou ne regarde pas.
De toute façon, vous aurez d'autres occasions de revenir à l'assaut quand son crétin de fiancé ne sera pas là. Dites vous bien que les plus jolies filles ont toujours les mecs qui tapent le plus fort.
Passons à seconde rêgle qui devrait vous aider à préserver votre gueule d'ange quelques temps.
Restez maître de la situation. Encore une fois, ça parrait simple dit comme ça, mais combien de fois ai-je vu des gamins s'embarquer dans un duel en pensant contrôler la situation et se retrouver rapidement pris dans une escalade et une surenchère de violence et d'aggressivité. Dans c'est cas là, ça finit rarement bien, et c'est rapidement la déchéance: l'alcool, la drogue, le divorce, la prostitution et les contrôleurs des impôts.
Si en cas d'ultime recours vous devez vous battre, gardez bien ces principes à l'esprit :
1 - Définissez clairement les rêgles du combat AVANT. Si vous et le mec en face n'arrivez pas à vous mettre d'accord, laissez tomber et adoptez l'attitude précédente.
2 - N'oubliez pas que vous n'êtes pas là pour faire les frais de l'aggressivité non contrôllée des blaireaux pré-pubères du coin. Vous n'avez rien à prouver alors si vous n'avez pas envie de vous battre, haussez les épaules, tournez les talons, et laissez les gosses s'époumoner. Tout ce qu'ils vont gagner, c'est de passer pour des abrutis et la rouquine tombera dans vos bras comme par magie.
3 - Contrôllez vos foutues ardeurs. Vous n'êtes pas une bande de primates cherchant à prouver qui pisse le plus loin. Si vous n'avez pas une armée derrière vous, rangez vite fait vos provocations dans votre poche. Si vous vous faites démonter du fait de votre grande gueule, c'est votre faute, venez pas vous plaindre, on vous aura prévenu.
4 - Assumez vos actes. Défier en duel un maître de guerre est un mauvais plan. Si ça vous arrive, prennez les coups, faites le mort et la ramenez pas. Ne jouez pas au chien fou cherchant à mordre tout le monde. Vous trouverez toujours quelqu'un pour vous coller une branlée. Quand ça arrive, et ça arrive, assumez. Vous passerez moins pour un con en admettant votre défaite. Dans le cas contraire, vous étonnez pas si tout le monde vous tourne le dos et vous considère comme un joyeux boulet.
Ceci étant dit, voilà la rêgle qui va faire grincer des dents les petits comiques du rang du fond. Ouais, vous là.
Restez à votre place. Vous êtes jeune, beau, fort, vous avez passé quelques jours à traquer les débiles de déshérités à LuneArgent en étant assez discret pour que les félins à peine sauvages du coin ne vous attaquent pas à vue.
Vous vous voyez déjà en haut de l'affiche, maître espion et assassin de renom. C'est vrai quoi, qu'est ce qu'il vous reste encore a apprendre ?
La description vous fait marrer ? Pourtant, des blanc-becs hargneux comme ça, vous en croiserez un paquet. Et ce sont loin d'être les derniers à chercher la bagarre.
Là, vous avez deux solutions si vous décidez d'oublier la rêgle numéro un, ce qui n'est évidemment pas une bonne chose à faire.
Solution n°1 : A force de barratins, le gamin vous pousse à vous battre selon ses rêgles et vous allez devoir retenir vos coups pour vous mettre à son niveau pour avoir un combat "à la loyale". Dans ce cas là, vous avez déjà perdu. Pourquoi ? Parceque généralement, vous pouvez être sûr qu'ils feront appel à tous les coups bas et à toute la mauvaise foi possible pour gagner. Si vous acceptez de vous embarquer dans ce genre de plan foireux n'oubliez pas : Soyez fair-play, et assumez vos actes. Vaut mieux une défaite après un beau combat qu'une victoire sur un combat merdique.
Solution n°2 : Comme vous n'avez pas séché les cours de mon Tauren de collègue sur le maniement des armes, vous prennez le gusse entre quatre yeux, et vous lui collez un bon coup dans la tronche. Votre entraînement coûte assez cher pour que vous n'en fassiez pas un usage raisonnable et raisonné.
Une fois que vous avez remis le gamin à sa place, mettez les voiles sans faire de vagues. Bien sûr il va râler, chialer, vous insulter parceque le combat n'était pas loyal. S'il arrive à se convraicre de ses propres histoires et est persuadé qu'à peine sorti des juppes de sa mère il est le meilleur bretteur d'Azeroth, laissez le à ses illusions, et évitez le à l'avenir.
Ceci étant posé et, je l'espère, clair dans vos crânes de piafs, voilà une série de conseils à ne pas oublier si vous voulez que vos séances de chasses dans les bars ne finissent pas systématiquement à l'infirmerie.
- Ne vous battez que lorsque toutes les autres solutions ont été testées et ont foiré.
- Ne vous emballez pas, restez maître de la situation et ne vous faites rien imposer que vous ne vouliez pas.
- Vous voulez jouer avec vos rêgles, en face aussi. Si ce ne sont pas les mêmes, cassez vous.
- Ne vous lancez pas dans la provocation si vous n'avez pas les moyens d'assumer. Qui plus est, si vous provoquez dans le seul but de vous battre, alors vous avez déjà perdu.
- Battez vous pour la beauté du geste, pas pour une bière. Un combat pourri ne vous rapportera qu'une mauvaise réputation.
- Soyez prêt à perdre la tête haute. On ne gagne pas à tous les coups.
- Si vous avez quelque chose à perdre, vous feriez mieux de tourner les talons.
- A moins de pouvoir ramener encore plus de monde, s'ils sont plus nombreux vous l'avez dans l'os.
- Le point faible des grosses brutes, c'est la subtilité.
- Ce n'est pas la peine de se faire tuer pour une elfe, fut elle rousse.